Yellow vests : a new French revolution ?

The Yellow vests : on ne parle plus que d’eux ces dernières semaines et tout ce bruit autour d’eux est mérité puisqu’ils font beaucoup de bruit, eux-mêmes. Pourquoi ?

Si le départ de ce mouvement s’est fait sur une première revendication qui semble aller totalement à contre-sens de l’histoire – demander à ce que les énergies fossiles ne soient pas taxées alors qu’elles sont une des causes de la pollution et du réchauffement climatique – il n’en reste pas moins un mouvement qui a mis à l’honneur une partie de la population qui est pour la majeure partie du temps totalement invisible et silencieuse. Cette population a décidé de crier haut et fort qu’elle n’avait plus guère d’espoir pour son avenir et celui de ses enfant, qu’elle était fatiguée de devoir survivre dans un pays riche où les mouvements politiques se succèdent au sommet de l’Etat sans jamais prendre très au sérieux son malaise, sa peur du déclassement et du déclin. Ce mouvement est descendu dans la rue, désorganisé et sans têtes, avec seulement ses bras et son ras-le-bol. Il est sans leaders et s’est construit ,et se construit toujours, grâce aux réseaux sociaux qui les aident à être en connexion les uns avec les autres.

En mai 2017, les français ont voté à plus de 60% pour le candidat Emmanuel Macron. Ils ont refusé à Marine Le Pen, sa démagogie et son populisme d’accéder au pouvoir. Ils espéraient que le jeune candidat élu tiendrait ses promesses, ferait de la politique autrement et prendrait au sérieux leur difficile quotidien. Mais le président Macron ne tient pas ses promesses et se comporte comme ses prédécesseurs, il se positionne comme au-dessus de la mêlée… Il est président, voyez-vous… ses responsabilités ne lui permettent pas d’accéder à toutes les volontés… Il fait la sourde oreille face aux premiers grondements. C’est une mesure écologique, répète-t-il. Oui, mais pourquoi faire porter le poids de ces mesures aux populations moyennes qui ont depuis des décennies maintenant le sentiment de ne faire que survivre ? Et bien parce que c’est le moyen le plus simple pour tenir un budget national en équilibre : taxer les petits contribuables car ces derniers, s’ils n’ont pas beaucoup à donner, sont les plus nombreux… L’état gagne à tous les coups… Il refuse de regarder le quotidien de cette partie invisible de la population française, et il ne croit pas une seule seconde à la possibilité d’un soulèvement. Il n’a pas compris que beaucoup n’ont plus grand chose à perdre… Il va jusqu’au bout… Jusqu’au bout de quoi ? De sa logique qui est totalement amputée de toute compassion et empathie envers l’autre, son prochain… Il se plante donc magistralement.

 

"yellow vests - Gilets jaunes aux Champs Elysées"
"yellow vests - Mouvements gilets jaunes. Challenges.fr"

Sachez que le combat des gilets jaunes, The Yellow vests, est avant tout un combat du pouvoir d’achat : ils se sentent pressés par les taxes en tout genre – La France est le pays de l’OCDE où les taxes sont les plus importantes – pour un service publique qui est inexistant dans certains endroits de France ou très inefficaces dans d’autres. Ils ont donc l’impression de donner beaucoup sans jamais rien recevoir en retour…

Cette lutte est aussi une lutte de reconnaissance : tous ces gilets jaunes, The Yellow vests, revendiquent d’être entendus et cela passe donc par la difficulté de trouver un porte-parole et de communiquer. Ils savent que leur combat peut être vite récupéré, ils sont donc très prudents et refusent d’élire trop rapidement une personne qui pourrait parler en leurs noms ; d’autant plus que, leurs revendications sont très nombreuses et disparates et qu’ils doivent donc se mettre d’abord d’accord sur leurs priorités avant de choisir les bons communicants.

Enfin, concernant leurs modes d’action, les gilets jaunes, The Yellow vests, ont décidé de se montrer régulièrement sur les routes, les carrefours et les ronds-points pour ralentir la circulation routière, de marcher et de se retrouver à des moments précis (samedis 1 et 8 décembre par exemple) sur les places des mairies, des préfectures, des monuments… symboliques de la République, pour exprimer leur mécontentement et leur colère. Hélas, des groupes de casseurs, des personnes violentes ayant d’autres objectifs que ceux des gilets jaunes, s’infiltrent régulièrement dans leurs rangs et décrédibilisent leur mouvement. Ces violences sont diffusées en boucle sur les médias et réseaux sociaux et donnent de Paris, une image d’une ville à feu et à sang, ce qui n’est évidemment pas le cas. Samedi 1er décembre 2018 a été très violent dans le quartier de l’Arc de Triomphe mais il ne s’agit que d’un quartier de Paris… Paris reste plutôt sûr en règle générale. Le samedi 8, les manifestations à Bordeaux ont en revanche été plus violentes que celles de Paris.

Sachez aussi que des mouvements Yellow vests sont apparus en Belgique et au Pays Bas le weekend du 8 décembre. C’est donc un mouvement qui dépasse les frontières et qui montrent à quel point nos dirigeants ont failli en acceptant les différences gigantesques entre les revenus des populations moyennes et ceux des populations dominantes. La présidente du FMI, Christine Lagarde, l’a rappelé mardi 4 décembre 2018 à la prestigieuse bibliothèque du Congrès à Washington.

Pour mieux comprendre ce mouvement, je vous laisse découvrir 3 documents et vous propose de répondre aux quizz de compréhension ci-dessus.

Retrouvez d’autres articles sur la politique française :