French far right party : a family story…

French far right party est appelé FN et a été créé en 1972. Jean-Marie Le Pen en a été un des co-fondateurs avec d’autres (Front_National) et en a été élu président dès sa création. Il le restera jusqu’en 2011. D’ailleurs de 1973 à 2011, il faut savoir que le FN et J-M Le Pen ne faisaient qu’un dans l’esprit de beaucoup de français même si des guerres internes ont montré qu’au sein du parti, J-M Le Pen n’était pas toujours vu comme totalement légitime. En 2011, il prend sa retraite et c’est sa fille, Marine Le Pen, qui est élue à la présidence du parti. Il en restera alors Président d’Honneur.

De 1972 au milieu des années 80, ce parti était plutôt marginal et ne faisait que de médiocres scores aux élections. Vers les années 90, il prend son envol et petit à petit s’immisce dans tous les débats politiques. Il y aura même des hommes politiques appartenant à des partis plus consensuels (PS – RPR et UDF à l’époque) qui diront que Le Pen posait de vraies questions de société ! Ceci va aider ce parti à faire son chemin : à partir des années 95, des maires, des députés, des conseillers régionaux… seront régulièrement élus sous la bannière du FN, French far right. Le 21 avril 2002, J-M Le Pen, avec 16,86 % des voix, passe le second tour des élections présidentielles qu’il perd, avec seulement 17,79 % des voix (le plus faible score jamais atteint par un candidat au second tour des élections présidentielles : Élection présidentielle française de 2002) face à Jacques Chirac le 5 mai suivant. Le mois suivant, aux élections législatives, le FN obtient 11,3 % des voix.

A partir de 2007 (nouvelles élections présidentielles et législatives + élections municipales en 2008), le FN s’essouffle, s’effondre… d’autres personnalités d’extrême droite prennent leur distance avec ce parti et créent de petits partis avec lesquels le FN entre en compétition.

Aux élections régionales de 2010, le FN rebondit avec 11,42 % des voix… En 2011, Marine Le Pen en prend les rênes, met en place des formations pour les cadres du parti, polit son discours (n’affiche plus un certain antisémitisme, ne justifie plus le nazisme, le débat sur l’avortement disparaît, rompt avec les groupuscules d’extrême droite comme Les Jeunesses nationalistes révolutionnaires…), refuse la polarisation droite – gauche, le pouvoir de l’Europe (et de l’euro !), critique la mondialisation… En “dédiabolisant” le FN, en prenant de la distance avec les sujets de prédilection de son père (antisémitisme, racisme, immigration…), elle tente de changer l’image de l’extrême droite française, brouille les pistes… et gagne des élections : elle arrive 3ème au premier tour des élections présidentielles de 2012 avec 17,9 % des voix, le FN – French far right – obtient 13,6 % des voix aux élections législatives le mois suivant…  Pas encore assez pour avoir LE pouvoir mais suffisamment pour parler de tripartisme en France. Les dernières élections cantonales (mars 2015) l’ont prouvé : même si Marine Le Pen et ses troupes espéraient mieux, elle n’en est pas moins devenue une incontournable figure politique française (Le New York Times l’a d’ailleurs élue parmi les personnalités les plus influentes de l’année)

Jusqu’à présent, le président d’honneur du FN et sa présidente semblaient en bons termes et se partageaient plutôt bien les rôles : Jean-Marie était le garant du vieux parti et rassurait ainsi les vieux adhérents et Marine la meneuse d’un nouvel ordre tourné vers l’avenir, les jeunes…

Ces dernières semaines ont été le témoin d’un conflit interne assez inattendu : le père et la fille se déchirent, se tournent le dos, se renient… Que va donc devenir ce parti ? Parti qui a, depuis 1972, tenu bon grâce à la personnalité de ses deux présidents ?

Le président d’honneur est démis de ses fonctions. Sa fille saura-t-elle garder ses troupes unies derrière elle ? Cette disparition du père fera-t-il du FN un parti comme les autres, comme aime à le présenter Marine Le Pen ? Il paraît même qu’au sein du bureau général, certains pensent à changer le nom du parti, histoire de faire table rase du passé…

Pour ma part, ce brouillage de pistes m’inquiète… Le nom de Jean-Marie Le Pen collé au parti FN rendait ce dernier parfaitement lisible : les excès langagiers de son président ne faisaient pas de doute quant à sa position sur l’échiquier politique. On savait donc pourquoi ne pas voter FN. Maintenant que le FN prend de la distance avec son ex-président, il va être bien plus difficile de convaincre les personnes désabusées, victimes de la crise qui n’en finit pas, de ne pas voter pour ce parti nationaliste, populiste et démagogue. Marine Le Pen a brouillé les pistes et c’est bien là, hélas, tout son talent…